Le Baoulé désigne le peuple Baoulé, qui fait partie du groupe Akan. Le groupe Akan rassemble différents (Asante ou Ashanti, Akwamu, Akyem, Akuapem, Denkyira, Abron, Aowin, Ahanta, Anyi, Baoulé, etc. La population Akan est estimée à 20 millions de personnes et est installée au Ghana et en Côte d’Ivoire. Ils seraient orginaires de l’Egypte comme présenté dans le livre de Cheikh Anta Diop, Nations Nègres et Culture, (pages 391). À l’arrivée des explorateurs portugais en 1474, ces différentes populations étaient organisées en petits royaumes indépendants. L’or paraissait si abondant dans la région que les Portugais la nommèrent Côte de l’Or. Au début du XXVIIIe siècle, les Ashantis constituèrent une puissante et riche fédération qui résista aux Britanniques pendant près de deux siècles et ne fut définitivement démantelée qu’en 1900.
Les Baoulés font partie du groupe Akan et sont originaires du Ghana. Ils représentent 23% de la population de Côte d’Ivoire, faisant d’eux la première ethnie devant les Bétés et les Senoufos. Ils s’installent en Côte d’Ivoire au xviiie siècle, guidés par la reine Abla Pokou.
Née au début du XVIIIe siècle, la reine Abla Pokou est la nièce du roi Osseï Tutu, fondateur du royaume Ashanti (qui s’étendait alors entre les territoires connus aujourd’hui sous le nom de Côte d’Ivoire et Ghana). Suite au décès du roi, la succession se faisant par la lignées maternelle, son neveu (le fils de sa soeur) reprendra le trône. En effet, chez les Ashanti, l’enfant issu de la sœur d’un roi défunt a plus de chance de succéder à ce dernier que l’enfant d’un frère dudit roi. Au décès du neveu du roi, une guerre de succession éclate entre Itsa, un vieil oncle issu de la famille régnante, et Dakon, le second frère d’Abla Pokou. Une lutte fratricide s’engage alors à Kumasi, la capitale du royaume au cours de laquelle Dakon perdra la vie. Abla Pokou comprenant la menace de mort qui lui pèse, elle décide de s’enfuir avec sa famille, ses serviteurs, ses soldats fidèles et tous ceux du peuple qui se reconnaissent en elle ou en Dakon. Sur le chemin, elle doit traverser un fleuve, la Comoé. Les forces du fleuve lui demande alors le sacrifice de son jeune fils pour permettre la traversée de son peuple. C’est ce sacrifice ultime qui permettra la traversée du peuple Baoulé pour s’installer sur le territoire connu aujourd’hui sous le nom de Côte d’Ivoire. Après la traversée, la reine Abla Pokou aurait murmuré en retournant dans un sanglot : « Bâ wouli », ce qui signifie littéralement : « L’enfant est mort. ». En souvenir de cet épisode difficile mais salvateur, le peuple prendra le nom de Baoulé.
Le tissu Baoulé trouve ses origines au XVème siècle dans le Royaume Ashanti. Ce Tissu est alors porté pour les fêtes, les événements spéciaux et les cérémonies traditionnelles. La fabrication du tissu et des motifs est souvent entièrement faite à la main, grâce à des techniques ancestrales.
Ce tissu et ses magnifiques motifs et design sont aujourd’hui un des attributs distinctifs du peuple Baoulé qui le porte fièrement lors d’événements spéciaux,et ce autant sur le territoire national qu’à travers le monde grâce à sa diaspora.
En savoir plus:
- https://pascalchristian.fr/sakassou-capitale-royale-des-baoules/
- Cheick Anta Diop, Nations Nègres et Culture, edition Présence Africaine
- http://en.lisapoyakama.org/the-religion-of-the-akan-people/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Akan_(peuple)
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Une belle histoire qui pourrait inspirer plus d’un réalisateur ou reprise dans une excellente oeuvre littéraire. Un musée du pagne africain peut-être une bonne idée